Chronologie
Voici une courte chronologie des éléments trouvés.
Dès 1829 on trouve une demande du maire à la Préfecture pour louer à Blacourt une « maison d’école » qui appartiendrait à un Monsieur Bénard. Hélas, nous n’avons pas la réponse du préfet mais en 1844 on évoque la location d’une chambre à l’instituteur et en 1859 les archives parlent de l’achat des locaux de la maison d’école et de réparations à effectuer. Le conseil municipal est donc attaché à l’idée d’instruction.
En effet, en 1858, un document nous explique, je cite, que cette « maison d’école » est « contiguë au presbytère, à proximité de l’église située dans la Grande Rue, qu’elle est construite en pan de bois, couverte en tuiles, en assez bon état mais pas à l’intérieur. Le conseil municipal est d’avis pour améliorer le logement de l’instituteur d’utiliser le grenier, de faire disposer dans son étendue plusieurs chambres et une salle de mairie. »
Nous trouvons également une lettre du préfet au maire, datée du 6 octobre 1859 qui l’autorise à accepter au nom de la commune, « la donation par Monsieur l’abbé Moreau, suivant acte publié les 17 mars et 27 juin 1859, d’une maison avec dépendances pour devenir l’école des filles ». En contrepartie l’abbé reçoit une rente viagère et exige que l’enseignante soit une religieuse de l’ordre de Saint Aubin : Jouxte Boulleng.
Il est tout à fait intéressant de voir évoquer en 1866 une classe d’adultes le soir. Il semblerait qu’elle ait compté à un moment donné 10 garçons de plus de 18 ans. Certains revoient ce qu’ils avaient oublié et pour les autres, il s’agit d’apprendre des choses qui se rapportent à la profession qu’ils veulent embrasser. Les matières étaient l’arithmétique (opérations pratiques), le système métrique pratique, l’orthographe pratique, les notions élémentaires sur la mesure des surfaces et des solides.
Cependant on ne connait pas la qualité de l’enseignant et pas davantage la durée de vie de cette classe, mais enfin elle a existé.
Ensuite, il est fait mention d’une lettre de l’inspection de l’Oise, Académie de Paris. Effectivement, si une Académie d’Amiens a pu exister de 1808 à 1848 (avec pour départements, donc inspections, la Somme, l’Oise et l’Aisne) elle disparait pendant plus de 110 ans. La Somme fut rattachée à Douai puis Lille, l’Aisne à Reims et l’Oise à l’Académie de Paris. L’académie que nous connaissons actuellement ne fut restaurée qu’en 1964.
Cette lettre de l’inspection de l’Oise, donc, datée de 1878 fait état d’une école des garçons (ancienne maison de culture acquise en 1835…) et d’un logement tous deux humides et regrette que les « lieux d’aisances » ne puissent être surveillés. Quant à l’école des filles, elle est jugée trop petite car elle devrait accueillir 18 élèves au lieu des 32 qui la fréquentent. L’Inspection demande à ce que ces écoles soient reconstruites. Le Maire est outré et refuse dans sa réponse qui intervient en 1880… L’inspecteur se plaint au préfet.
En dehors des problèmes posés, cela signifie donc qu’en 1878, il y avait à Blacourt une école des garçons (est-ce la même que celle évoquée vers 1858/1859 ?) mais également une petite école de filles.
En dépouillant les archives toujours d’une manière chronologique, on constate qu’en 1882 la mairie acquiert la maison Bloquet. (Nous rappelons que la loi Ferry de 1881 impose la gratuité de l’enseignement primaire et celle de 1882 l’obligation et la laïcité).
Cette maison Bloquet est constituée de deux immeubles acquis par la voie des enchères, ceci pour faire une école des garçons en 1884. Cependant il est décidé que « dans le cas où, à raison de la décroissance de la population, l’école des filles serait supprimée, l’école des garçons serait rendue mixte ». Ceci n’est pas très clair et il faudrait trouver d’autres sources car ensuite les archives du conseil nous informent qu’en 1886 la maison Bloquet est donnée au presbytère et donc l’ancien presbytère devient une école… où il n’y a ni cour ni toilettes…
En 1913, la population scolaire ayant diminué, l’école des garçons fut transformée en école mixte et une nouvelle construction fut projetée. Donc, en 1913 il n’y a plus qu’une classe avec 21 filles (poste supprimé car l’institutrice, infirme et malade prend sa retraite), 25 garçons soit 46 élèves ayant une fréquentation de l’école très irrégulière. Ceci pour une population de 363 habitants.
La guerre de 1914/1918 met un coup d’arrêt à ces projets de construction par manque de moyens financiers. En 1924, la décision est prise d’agrandir l’école des garçons et le conseil municipal décide en 1935/1936 de faire des travaux de restauration du logement de l’instituteur.