Blacourt et le Pays de Bray
Les renseignements qui suivent proviennent des Archives départementales, à Beauvais.
Ce texte a du être établi il y a assez longtemps déjà (vers le début du siècle ou à la fin du XIXème ?). En effet, certaines descriptions de lieux, de constructions ont changé depuis ; nous indiquons, par quelques petits commentaires, les modifications survenues.
Blacourt, Blaencourt en 1152 (Bladoldivila) dans le pays de Bray, sur la limite nord, entre Cuigy, Espaubourg, Saint-Aubin au sud, La Chapelle-aux-Pots, Hodenc-en-Bray à l’est, Ville-en-Bray du canton de Songeons au Nord, Senantes du même canton à l’ouest.
Le territoire de cette commune qui s’appuie au nord sur le haut de Bray et qui atteint au sud la route royale de Rouen à Reims (actuellement R.N. 31) est inégal, parsemé de tertres et de vallons, assis sur un sol humide mêle de sable et d’argile, dont les chemins deviennent impraticables pendant la mauvaise saison. Un tiers de la superficie est couvert de bois, un autre tiers comprend des terres labourables de moyenne qualité.
Comme nous l’avons signalé, ce texte est ancien Les proportions de bois et de terres labourables ont pu changer. Il faut noter actuellement l’importance des pâturages
La rivière d’Avelon a sa source dans l’étendue du pays.
Le chef lieu, rapproché de la limite nord, est formé d’une rue principale, élargie dans son parcours en une place triangulaire occupée par l’Eglise ; il compte une centaine de maison.
II faut entendre par « chef lieu » le centre du village proprement dit.
Blacourt relevait du vidamé de Gerberoy.
La seigneurie était à la famille de Couquault à laquelle vint, par alliance vers 1430, le fief d’Avelon.
La terre ayant été acquise en 1486 par Jean de Monceaux (seigneur de Hodenc en Bray) fut comprise au seizième siècle dans la baronnie de Hodenc-en-Bray qui appartenait à la maison de Monceaux.
Jean de Couquault, écuyer, était seigneur de ce lieu en 1550.
L’Abbaye de Saint-Germer vendit en 1576, à Jacques de Couquault écuyer, seigneur D’Avelon, le fief de Molencourt, afin de pouvoir payer sa part dans le don de cinquante mille écus accordé par le clergé au Roi.
Messire Henri de Couquault servait comme garde du Roi dans la Compagnie de Noailles en 1698. Le chef de cette maison était officier aux gardes françaises avant la révolution de 1789.
La cure, dédiée à SAINT-MARTIN-de-TOURS, était conférée par l’évoque diocésain. Ville-en-Bray (canton de Songeons) en dépendait comme hameau et vicariat.
L’Abbaye de Saint-Paul avait les grosses dîmes.
(on peut voir & Saint-Paul quelques ruines de l’ancienne Abbaye, ainsi que d’anciennes dépendances)
L’église, construite en grès rouge, est un assez grand édifice, à chœur polygone, à fenêtres ogivées géminées, dont les divisions sont ornées de trèfles.
Les transepts appartiennent au même style mais quelques unes de leurs fenêtres sont d’une époque moins ancienne. La nef et la façade sont modernes (vers 1811 ?). Le clocher central est couvert d’ardoises.
La nef, plafonnée, sombre, a subi des réparations récentes (fin XIXeme ?). Le chœur et les transepts sont garnis d’un lambris très orné du seizième siècle ; on peut lire sur une poutre l’inscription ci-après qui indique l’époque de sa construction, avec les noms des chefs d’atelier et les attributs de leur profession : L’an 1545, Jean demourette (charpentier) Jean Gabette (charpentier) Jean Dupré (menuisier).
Le cimetière, entouré de murs, tient à l’église.
C’est l’actuel terre plein sur lequel est implantée l’Eglise. Le cimetière a été transféré à l’écart du village, sur la route de Villembray, vers 1890 environ)
On remarque dans le village une petite chapelle désignée sous le vocable de DIEU-de-PITIE.
On appelle la neau un groupe de maisons tenant presque au chef-lieu, sur le chemin de Goulancourt.
Le hameau d’Avelon, situe au Sud-Est, et près de Blacourt, compte une douzaine de maisons avec un château qui a remplacé un vaste manoir seigneurial détruit dans la première période des troubles politiques (?).
(ce château a lui-même été détruit vers 1958 – 1939 voir ci-après)
La Haute-Rue, autre section très voisine de la précédente comprend environ vingt cinq feux. L’écart de la Fontaine à Modet lui est contigu.
On trouve plus à l’est le moulin de Laboissière qui forme un écart sur le chemin de La-Chapelle-aux-Pots.
On appelle le Mehet, et par corruption. Mes Hayes, un groupe de quatre maisons touchant au village de Ville-en-Bray.
Quatre autres habitations du hameau des Landrons, qui tient à la route royale de Rouen, dépendent de Blacourt, le reste étant situé sur le territoire d’Espaubourg.
Le hameau de Montreuil-en-Bray, autrefois Monstroeul, divisé en haut et bas, compte près de trente maisons disposées en une seule rue à l’ouest du chef-lieu. L’Abbaye de Saint-Genner avait la seigneurie de cette section.
(il ne reste plus que quelques habitations à Montreuil)
L’ancien hameau de Molencourt, Molincourt, Moulincourt, Meslancourt au treizième siècle, est confondu maintenant avec le chef-lieu (ce hameau possédait une église, voir ci-après).
D’autres villages nommés Courcelles (Courchelloe) Hamel Aufoy, Lespinay, La Vallée et les Lihus, ont été détruits ou sont réunis aux hameaux voisins par des constructions intermédiaires.
La commune possède un presbytère, une maison d’école, une partie du bois des Bouleaux comprenant environ quinze hectares et vingt cinq autres hectares de terrain à l’état de pâture.
Il y a deux moulins à eau dans l’étendue du pays.
(moulins d’AVELON et de la BOISSIERE. Ils ont tous deux disparus, mais la ferme de LA BOISSIERE existe toujours)
La population se compose de bûcherons et d’agriculteurs. Elle fournit quelques ouvriers potiers aux fabriques de La Chapelle-aux-Pots.
Terres labourables | 454 h 49,85 |
Jardins | 9 h 33,50 |
Bois | 402 h 73,30 |
Vergers et pépinières | 61 h |
Prés | 136 h 86,25 |
Pâtures | 29 h 92,10 |
Herbages | 12 h 36,60 |
Bruyères | 25 h 69,60 |
Friches | 5 h |
Places, rues et chemins | 17 h 64,80 |
Eaux | 4 h |
Propriétés bâties | 8 h 39,15 |
Total | 1148 hectares |
- Distance du Coudray 1 myr – de Beauvais 2 myr
- Marchés : Gournay-en-Bray et Beauvais.
- Population : 587 habitants.
- Nombre de maisons : 168.
- Revenus : 247 F.